#Not in my name
~~« Les musulmans sont Charlie », « Les musulmans sont contre le djihadisme », « les musulmans s’inquiètent de la montée de l’islamophobie ».…
Nombreux sont ces non élus à parler en notre nom et à exprimer tout haut ce que nous ne pensons pas.
Il y a ce responsable religieux, soucieux de faire bonne figure, et voulant sauvegarder les bonnes relations durement acquises avec les autorités locales. Il faut dire que sans ces dernières, il risque fort de devenir un imam sans mosquée.
Mais en dehors de ce calcul politique, il y a aussi, parfois, une naïveté touchante. Une volonté de sauver la communauté en prenant le contre-pied du cliché comportemental qu’on lui associe.
Ils ont certes une connaissance théologique respectable. Leur sagesse ont orienté pas mal de personnes vers le bien et nous ne pouvons globalement pas dénoncer un manque de compétences concernant la gestion des affaires internes à la communauté.
Mais dès que des forces extérieurs viennent la titiller, voir la bousculer, le manque de conscience politique et stratégique se révèle au grand jour.
Car s’ils savent grossièrement où ils veulent mener leur communauté, ils n’ont jamais vraiment donné du contenu à la cause et n’ont jamais pris le temps d’analyser correctement les forces et faiblesses des différents moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.
Ils se retrouvent, de ce fait, systématiquement pris au dépourvu lorsqu’un événement mettant en cause indirectement les musulmans survient. Sommés de fournir une explication, les voilà nous ressortir le bon vieux discours miteux et poussiéreux, qu’ils récupèrent en cas d’urgence à l’aide de leur marteau brise glace : « L’islam c'est la paix. Ces gens ne sont pas musulmans. Les musulmans dénoncent la violence ! ».
Nous pouvons distinguer trois niveaux d’intelligence, allant du niveau le plus élevé au plus bas.
La première est l’intelligence d’anticipation. Elle nécessite une analyse pertinente fournissant un diagnostic éclairé de la problématique. L’inefficacité d’une stratégie est alors perceptible à la lumière de ce travail.
Ainsi, il paraissait évident pour les plus érudits d’entre nous que la campagne de justifications incessantes menée depuis le 11 septembre 2001 par certains imams inféodés structurellement au système, allait exacerber l’islamophobie.
Car il fallait avoir le regard affuté pour prendre conscience que nos adversaires idéologiques ne souffraient pas d’un problème de compréhension mais d’un refus de compréhension. Et quand bien même voulaient-il comprendre, il faut être bien naïf pour penser qu’une explication aussi simpliste aurait eu un effet.
Nous pouvons cependant accorder les circonstances atténuantes à ceux qui, à l’époque, traitaient les visionnaires de paranoïaques. Il est dur, en effet, de quitter le monde des télétubbies pour rejoindre celui, bien moins féérique, des adultes.
Une partie de ceux-là, dotée du deuxième niveau d’intelligence, que l’on nommera intelligence de l’expérience, ont d'ailleurs depuis revu leur copie et ont quitté le terrain de la justification.
Car en 2015, nous pouvons considérer que cette stratégie adoptée depuis plus de 13 ans, est à l’heure du bilan.
Mais il y a encore une catégorie de résistants qui restent persuadé du bien-fondé de la pédagogie de la patte blanche. Intellectuellement, ils représentent le niveau zéro. Ils souffrent d’un trouble de la mémoire qui les empêche de tirer bénéfice de l’expérience. Ainsi, en discutant avec eux, nous remarquons qu’ils arborent le regard scintillant de l’originalité, oubliant que leur proposition a déjà été maintes fois mis à l’épreuve avec les résultats catastrophiques que l’on connait aujourd’hui.
La bêtise, agissant en synergie avec un calcul politique mesquin, entraine alors certains responsables d’associations cultuelles à se lancer continuellement dans un discours indigne, contre-productif et surtout immoral.
Car rien ne justifie de jeter un frère, ayant souffert des même maux que nous, en pâture aux chefs d’orchestre de l’islamophobie.
Si nous devons dénoncer, voir condamner une personne de la communauté pour des agissements que nous jugeons contraire à notre éthique, cela ne doit jamais se faire sous l’égide de nos adversaires.
Il est donc important de dire bien haut que nous ne sentons pas concernés par les propos tenus par ces esclaves du système. Et si ces derniers sont obsédés par la perspective de plaire aux antithéistes et aux sionistes et qu’ils leurs accordent une telle importance qu’il les place au cœur de toutes leurs stratégies, libre à eux !
Mais qu’ils le fassent en leur nom.
~~Pas celui des musulmans !